Vous faites des efforts au quotidien pour réduire votre empreinte CO2. Et au moment des vacances, ça se passe comment ? Entre les envies de voyage ou les déplacements professionnels, il peut nous arriver de prendre l’avion (ou la voiture) et d’émettre une quantité de CO2 qui ruinent les effets de nos écogestes. Quelques sites web vous proposeront, moyennant finance, une compensation carbone de votre trajet. Entre bonne conscience et effet à moyen terme, voyons pourquoi ce n’est pas la meilleure solution. Même si c’est mieux que rien…
Le principe est assez simple et séduisant pour contribuer à la neutralité carbone.
Pour un trajet donné (en avion, en voiture), un site web calcule la quantité de CO2 émise. L’unité est l’équivalent CO2 pour prendre en compte les autres gaz à effet de serre, comme le méthane par exemple.
Il vous propose alors de financer un projet qui permettra d’absorber votre CO2 émis. Sur le papier, cela semble une bonne idée. Un peu sur le principe du pollueur payeur mais qui, avec cet argent, va réaliser une dépollution.
Sauf que ce n’est pas si simple. Le calcul du CO2 émis est au cœur de discussions. Tous les sites web et les compagnies aériennes ne le calculent pas forcément de la même manière. La production et l’utilisation de l’énergie est systématiquement calculée mais les infrastructures (construire une autoroute, un aéroport…) ne le sont pas forcément.
Pour un trajet Strasbourg – Amsterdam, j’ai testé plusieurs sites et les émissions pour ce trajet en avion vont de 107 kg à 180kg eq.CO2 par passager. Au-delà du paiement associé à nos émissions, certains sites comme celui de l’ADEME affichent clairement les émissions avec d’autres modes de transport et pour le coup, la voiture serait revenue à 45kg par passager et le TGV, imbattable, à 800g.
La prochaine fois, on prend le train !
Sans entrer dans le détail des calculs, je me dis que l’essentiel est de prendre conscience de cette pollution. Et de vouloir lutter contre.
Si vous voulez vous lancez, voici quelques sites web en français :
Traditionnellement, on pense que tous les projets concernent des plantations d’arbres. Et en effet, c’est souvent le cas. Les arbres sont cette capacité naturelle à absorber le CO2 et produire de l’oxygène que nous respirons. Le miracle de la photosynthèse.
Sauf que… un arbre ça met du temps à pousser. Et il faudra quelques années avant que l’arbre que vous avez financé soit capable d’absorber le CO2 que vous avez produit. Et en attendant, le CO2 fait son effet de serre.
Donc planter des arbres, c’est bien. Et il faut garder en tête que la solution n’est pas idéale car l’effet est loin d’être immédiat.
En creusant un peu sur ces sites de compensation carbone, on déniche d’autres projets. Nombre d’entre eux concernent le développement d’énergie durable. L’effet est plus rapide que la croissance d’un arbre. Le but ici est de se passer d’énergie fossile. Et donc, en produisant de l’énergie à l’aide de sources renouvelables, on évite ainsi la production de gaz à effet de serre.
Cette économie de CO2 compense celle de votre trajet.
Malheureusement, il y a encore un point faible ici : la production d’énergie verte (éolienne, photovoltaïque) induit aussi de la pollution[IGDC1] (ce qui fera l’objet d’un autre article prochainement).
Enfin, il y a des projets de plus petite envergure qui concernent l’optimisation de l’utilisation de l’énergie. Souvent dans les pays en voie de développement, il s’agit en particulier de modifier les techniques ancestrales de cuisson : création de fours nécessitant moins de bois (moins de CO2 émis à la combustion et moins de déforestation), utilisation de fours solaires… Reste à convertir ces populations au changement.
Autant, je trouve ces projets intéressants dans l’absolu. Autant, cela me gêne un peu d’encourager ces gens à changer leurs habitudes pour que nous, occidentaux, puissions prendre l’avion sans culpabiliser. Point de vue personnel…
Les projets proposés par les sites web de compensation carbone sont donc intéressants, même s’ils ne sont pas parfaits. Ils ont le mérite d’exister.
Ceci étant, cela ne doit pas être une raison, une excuse pour ne plus faire attention à nos émissions de CO2.
Se dire « Ce n’est pas grave si je pollue, j’irai payer quelques euros sur un site web et c’est réglé ».
La compensation carbone ne devrait être utilisée qu’en dernier recours après avoir :
Et enfin, la compensation financière à nos émissions de CO2 ne doit pas nous faire oublier nos écogestes au quotidien. Car chaque émission de CO2 évitée compte dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Et pour finir, pourquoi ne pas contribuer à financer ces projets, même sans avoir fait un Paris-New York en avion ? Juste parce qu’on a envie de garder un environnement propice à la vie humaine pour les générations à venir.
Avez-vous déjà utilisé un site de compensation carbone ? Pensez-vous essayer pour limiter votre pollution lorsque les alternatives ne sont pas possibles ?
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La question est donc : faut-il abandonner l’idée d’avoir une voiture ?