La voiture électrique pollue: carton rouge pour un véhicule vert?

Est-ce que la voiture électrique pollue ? La question mérite d’être posée avant de profiter de la prime à la conversion pour changer de véhicule. L’Europe souhaite nous voir tous passer à l’électrique d’ici 2050 pour réduire les émissions de CO2. Mais c’est sans compter sur la pollution des batteries au lithium et les limites de production d’énergie renouvelable. Avant de craquer pour la nouvelle Tesla aux lignes épurées, faisons le bilan écologique des voitures électriques.
La voiture électrique pollue avant d’être sortie de l’usine
La fabrication d’une voiture électrique pollue plus qu’une voiture à essence. Pour un véhicule qui se veut propre, cela peut paraitre étonnant. La particularité de la voiture électrique est sa batterie : c’est elle qui fait basculer la balance. Du haut de ses 300 à 600kg selon les modèles, elle est chargée en lithium et autres minerais extraits à l’autre bout de la planète. C’est là que le bât blesse.
Les batteries au lithium : un désastre écologique
La production de voitures électriques émet 2 fois plus de gaz à effet de serre. M. Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valéo, a confirmé ces faits lors d’une interview début 2020. En effet, la batterie au lithium pour voiture électrique provient très souvent de Chine. Là-bas, la plupart des usines fonctionnent au charbon ce qui augmente le bilan carbone des batteries. A cela s’ajoute un bilan social négatif pour les usines n’offrant pas de bonnes conditions de travail à leurs ouvriers.
La fabrication des batteries nécessite l’extraction de minerais. Le lithium mais aussi le cobalt et le graphite sont extraits de divers pays du monde : Chine, Congo, Chili etc. Malheureusement, ces mines sont rarement respectueuses de l’environnement. De nombreuses régions, comme les hauts plateaux chiliens, se trouvent dévastés pour récolter le précieux lithium. L’impact environnemental de la fabrication des batteries est bien réel même s’il reste difficile à mesurer.
En roulant, la voiture électrique est presque « zéro émission »

L’atout de la voiture électrique est clairement là : pas d’émission de gaz à effet de serre quand elle roule. Les ZFE (zones à faibles émissions) comptent sur elle pour réduire la pollution de l’air dans les grandes villes. Les études, comme celle de l’Institut Suédois de recherche environnementale de 2019, sont formelles : les voitures électriques consomment moins d’énergie que les moteurs thermiques. Mais il faut s’inquiéter de l’origine de l’électricité.
Recharger les voitures électriques avec de l’énergie verte
L’utilisation de sources d’énergies renouvelable (Eoliennes, panneaux solaires par exemple) permet à la voiture électrique de compenser la pollution liée à sa fabrication. Voilà une bonne nouvelle. Par contre, si elle est rechargée par de l’électricité produite dans une usine thermique, le bilan carbone s’effondre. Enfin se pose la question des centrales nucléaires. Elles permettent de recharger nos véhicules électriques sans émission de CO2. Mais le destin des déchets radioactifs n’est pas encore scellé.
La voiture électrique émet aussi des particules fines
Zéro émission de CO2 en roulant est un objectif réalisé par les véhicules électriques. Il ne faut pas oublier que les particules fines ne viennent pas toutes de la combustion du carburant. L’usure des pneus sur le bitume en produit une bonne part. Donc même une petite Renault ZOE, leader du marché de la citadine électrique, émet quelques particules fines en ville.
La voiture électrique pollue en fin de vie en l’absence de recyclage
L’analyse du cycle de vie des véhicules électriques se termine avec le recyclage. Et actuellement les batteries pour voiture électrique posent problème. L’Europe exige que les batteries soient recyclables et elles le sont. Alors pourquoi ne sont-elles pas recyclées ?
A l’heure actuelle, il est moins cher d’extraire du lithium d’une mine que d’une batterie en fin de vie. Le marché du lithium n’est pas en faveur du recyclage. Ne perdons pas espoir : les batteries ont une durée de vie moyenne de 10 ans. Cela laisse le temps aux industriels d’installer une filière de recyclage. Plus il y aura de batteries en circulation, plus cette filière pourra être rentable et ainsi limiter l’impact environnemental des batteries des voitures électriques.

Comme les voitures thermiques, la production d’une voiture électrique pollue. Malgré la problématique des batteries au lithium, le bilan carbone d’une voiture électrique reste positif. De nouvelles avancées technologiques amélioreront certainement le bilan dans les années avenir. En attendant, et pour limiter nos émissions de CO2 dans les transports, pensez à revoir vos habitudes. Intégrer le vélo dans vos déplacements quotidiens reste une option à creuser pour réduire votre impact environnemental.

le vrai problème de pollution des véhicules électriques, ce sont les batteries. Leur fabrication et leur utilisation massive et croissante ainsi que leur recyclage en fin de vie présentent des risques importants, du fait principalement des substances chimiques toxiques et corrosives que contiennent les accumulateurs électriques : Cette large production et utilisation des batteries électriques nécessite, par des mesures de prévention appropriées, de réduire toutes les expositions pour diminuer fortement les risques associés : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique-2/la-prevention-des-risques-professionnels-des-piles-et-accumulateurs-electriques
Bonjour Caroline,
Merci pour le lien.
Il est vrai que les batteries sont un vrai problème(et la production d’électricité aussi au passage): fabrication, utilisation, recyclage… Y’a du boulot avant que ce soit autre chose que du greenwashing.
Et du coup, c’est le même combat pour les vélos et trottinettes électriques qu’on essaie de nous faire passer pour des moyens de transport non polluants…