Etape 2/5 : Faire vos courses zéro déchet

Vous voici à l’étape 2 de ma méthode pour passer au zéro déchet facilement et sans prise de tête !
Dans cette étape, nous allons aller sur le terrain faire vos courses ensemble (ou presque 😉). Vous avez normalement votre kit pour des courses zéro déchet prêt à l’action, alors c’est parti !
Pré-requis : La technique des menus :

Avant de partir faire vos courses, il vous faut un plan d’action. Il sera utile pour éviter les faux-pas et faire quelques économies:
– Faites un planning des menus de la semaine à venir : petit-déjeuner, midi, soir et n’oubliez pas le goûter des enfants ou des grands pour les gourmands.
– A partir de cela, faites votre liste des courses pour que tous les ingrédients soient réunis pour cuisiner et tenir jusqu’aux courses suivantes.
Oui, j’ai bien dit « cuisiner ». Pas de prise de tête, prévoyez des recettes simples et rapides. C’est en cuisinant et en refusant les aliments industriels tous prêts que vous direz aurevoir à la majorité des plastiques de votre poubelle. Au passage, vous devriez préserver aussi votre santé et celle de vos proches.
Une fois sur place, tenez-vous à votre liste de courses! Ne succombez pas à l’appel de la société de consommation : n’achetez que ce dont vous avez besoin.
Avantages: vous éviterez le gaspillage alimentaire et ferez des économies.
1- Choisir votre/vos magasins zéro déchet :

Magasin bio, supermarché, AMAP, bio, locavore, zéro déchet… Petit guide pour choisir votre ou vos magasins préférés. Oui, vous n’aurez pas tous les avantages au même endroit.
Devenir locavore:
Etre locavore cela veut dire qu’on ne mange que de la nourriture produite dans un certain rayon autour de chez soi et du coup, on mange des produits frais et de saison.
C’est privilégier les produits locaux qui n’ont pas fait le tour du monde en avion ou en bateau pour arriver dans votre assiette.
Et, outre les aspects liés à la pollution due au transport, il peut être intéressant de faire travailler nos producteurs locaux. Ce n’est pas être chauvin que de vouloir encourager les entrepreneurs français, si?
Quels magasins « locavores » ?
Il y a plein de solutions, bio ou pas :
– La ruche qui dit oui, les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne)
– Le marché, vos commerçants de quartier : boucher, primeur… c’est l’occasion de partager votre démarche avec eux. Dans certaines villes, les commerçants se font estampiller “zéro déchet ” pour encourager leurs clients à venir avec leurs propres contenants
Et le supermarché ?
Si vous allez au supermarché, le défi de faire ses courses en mode zéro déchet est juste énorme. Mais tentez le défi ! De plus en plus de grandes enseignes proposent des rayons d’épicerie en vrac et rien ne vous interdit d’aller aux rayons fruits et légumes et produits frais de votre choix avec vos contenants.
L’exemple de « Carrouf »
Depuis le printemps 2019, les magasins Carrefour proposent à leurs clients de venir avec les contenants aux rayons viandes et charcuterie, fromagerie et poissonnerie avec leurs propres contenants propres !
D’autres magasins le font déjà depuis longtemps. Il faut un peu « éduquer » vos vendeurs et vous serez estampillé « Madame/Monsieur Tup’ »
Mon conseil si vous tentez le supermarché : ne succombez pas à la facilité du pré-emballé! Que la force soit avec vous !
2- On achète quoi ?
Choisir l’endroit où vous allez faire vos courses dépend aussi de ce que vous voulez acheter et manger. Certes, l’idée initiale est de réduire la quantité de déchet que vous produisez mais aussi de protéger votre santé et celle de vos proches non ?
Bio ou pas Bio?

Les produits labellisés « bio » font l’objet de cahier des charges précis et de normes définis au niveau règlementaire. Mais avant tout, les produits « bio » rassemblent surtout des valeurs.
Les valeurs de l’agriculture biologique
Ainsi, le bio s’engage pour la protection de l’environnement en utilisant le moins possible de pesticides, ce qui permet notamment d’éviter de tuer les insectes pollinisateurs qui jouent un rôle majeur dans la production des fruits et légumes. En effet l’agriculture utilisant beaucoup de produits chimiques a décimé des populations entières d’insectes ainsi que d’oiseaux (qui se nourrissaient de ces insectes-là).
L’agriculture bio s’engage également pour la santé: pas d’OGM, pas d’antibiotiques…
Et l’élevage bio, c’est aussi des valeurs d’élevage veillant au bien-être animal. En agriculture non bio, tous les produits potentiellement nocifs sont classiquement utilisés pour augmenter la productivité.
Ainsi, les parcelles bio produisent moins qu’une parcelle classique et nécessitent également plus de travail manuel (désherber à la main par exemple) ce qui fait monter le prix des produits bios par rapport aux produits non bios.
Oui mais, que disent les études scientifiques sur le bio?
Mais on entend partout que les pesticides sont dangereux pour la santé et qu’ils donnent tout un tas de maladie (Alzheimer, Parkinson, cancers…).
Certaines études Canadiennes auraient montré qu’il n’y a pas tant de pesticides que ça sur les fruits et légumes alors que d’autres études montrent le contraire.
Les études faisant un lien direct entre les pesticides et certaines maladies parlent toujours d’exposition massive et cela concerne souvent les professionnels tels que les agriculteurs qui sont exposés à de fortes doses lors de leur travail et cela concerne aussi les personnes vivant à proximité directe des exploitations agricoles.
Donc bio ou pas bio ?
Alors quand on lit tout ça, il y a de quoi être perdu. Il semblerait que manger bio apporte plus d’avantages que de ne pas manger bio mais que ça coute plus cher (plus d’infos ICI)… Donc, …
- Mangeons bio quand on peut.
- Lavons nos fruits et légumes pour éliminer les résidus de produits chimiques quand il y en a.
- Faisons travailler nos petits producteurs locaux.
- Et cuisinons ! Car les avantages ne concernent pas que la réduction des déchets.
Le vrac :

Si vous avez suivi l’étape 1, vous avez maintenant à votre disposition des sacs à vrac. Mais…
Pourquoi acheter en vrac?
L’achat en vrac présente de réels avantages :
– économique: comme vous ne payez pas l’emballage, ainsi le prix au kg est souvent inférieur par rapport à un produit emballé.
– anti gaspillage alimentaire : vous n’achetez que la quantité dont vous avez besoin donc, vous ne vous retrouvez plus avec un reste de boite de je-ne-sais-quel ingrédient que vous n’avez utilisé qu’une fois pour tester une recette… Il vous faut 125g de quinoa, vous les achetez au lieu de prendre une boite de 500g et de ne pas savoir que faire du reste (ça c’est si le test de recette ne vous a pas conquis…) Et donc 125g de quinoa c’est moins cher que 500g… et vous évitez le gaspillage alimentaire!
– écologique : pas d’emballage qui part à la poubelle vu que vous allez réutiliser l’emballage en question (votre beau sac à vrac).
Et quand il n’y a pas de vrac ?
Passé les ingrédients de base, il y a des choses qu’on est un peu obligé d’acheter « tout fait ». Je pense au débat permanent chez nous sur la pâte à tartiner chocolat-noisette.
Voilà, ce genre de produit qu’on ne fait pas soi-même…
Le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas, mais des fois, on est encore coincés.
Alors comment faire quand des produits spécifiques n’existent pas en vrac ?
Choisissez REELLEMENT vos produits:
– Lire les étiquettes :
Je vous déconseille d’acheter des produits (même bio) si vous ne comprenez pas la liste des ingrédients! Oui, même les produits bios contiennent parfois des colorants, des exhausteurs de goûts, des gélifiants, des sirops de sucre etc. qui ne sont pas bons pour la santé.
– Penser à l’emballage: opération recyclage !
Il faut privilégier par ordre de priorité : bocaux > conserves (sans plastique à l’intérieur) > carton parce que :
• Les bocaux peuvent être réutilisés: lunch box et stockage dans la cuisine. C’est solide et visuel. Les bocaux sont aussi de bons récipients pour les courses. Et si vous ne le réutilisez pas, le verre du bocal est recyclable à l’infini! Pensez dans ce cas à le jeter dans une benne à verre.
• Les boites de conserve: elles sont actuellement recyclées dans une majorité des communes de France donc ce n’est pas un déchet définitif. Attention à prendre des boites sans plastique à l’intérieur car l’effet des résidus de plastique ne sont pas sûrs (voir partie sur les boites en plastique).
• Le carton: même remarque que les boites de conserves pour le recyclage. Je ne mentionne pas les emballages en plastique, il est évident qu’on les évite.
• Les bouteilles consignées: très pratiques, elles ne partent pas à la poubelle! Elles seront lavées, re-remplies et donc réutilisées! C’est un très bon choix pour diverses boissons. C’est aussi un circuit qu’on peut mettre en place en discutant avec les exploitants via les AMAP ou via les ruches: rapporter les boites à œufs et les bouteilles de jus de fruits vides.
3-Soyez prêts à discuter avec les commerçants
Même si la démarche zéro déchet se démocratise un peu plus chaque jour, vous ferez certainement face à quelques réticences et curiosité, voire refus !
Ne vous démotivez pas et restez ouverts d’esprit.
Que faire si un commerçant refuse de mettre votre bout de fromage ou morceau de viande dans votre Tup’ ?
Oui, on craint tous ce moment… Et je me mets aussi à la place du vendeur. Leur crainte est que votre Tup’ contamine l’aliment qu’il vous vend et qu’en cas d’intoxication alimentaire, il soit le responsable tout désigné ! C’est que les gens sont procéduriers ces derniers temps.
Que dit la réglementation ?
J’ai discuté ce point avec une personne travaillant à la DDPP (les vétérinaires qui s’occupent de l’inspection dans la restauration et autres) et… aucun texte de loi n’interdit au commerçant de mettre le bout de fromage dans votre Tup’ ! Bonne nouvelle !
Et d’expérience ? Les intox alimentaires liées à un Tup’ , Est-ce déjà arrivé ?
Cette fois, c’est avec des membres de l’association Zéro Déchet Strasbourg que j’ai discuté ce point et jusqu’à présent, cela n’est jamais arrivé ! On croise les doigts.
Alors que dire au commerçant ?
- Commencez par demander « Si je viens avec mon propre contenant bien nettoyé, est-ce que vous me servirez mon morceau de fromage ? »
- Et expliquez votre démarche : « je me suis lancé(e) le défi (beaucoup de gens aiment les défis) de réduire les déchets plastiques pour protéger l’environnement, vous voulez bien m’aider dans ce défi ? »
- En cas de réticence, utilisez la concurrence : « Vous avez vu, chez Carrefour, ils acceptent les Tup’ propres… »
- Si le refus persiste, là, vous pouvez mentionner les informations de la DDPP et de l’association Zéro déchet.
- Si le refus persiste encore, changez de crèmerie…
Donc je résume pour faire vos courses zéro déchet :
- Prenez votre kit-courses
- Faites votre liste des courses
- Choisissez où faire vos courses
- Choisissez des aliments en vrac, locaux et bio (si possible)
- Sélectionnez ce qui est recyclable quand l’emballage est inévitable
- Armez-vous de votre plus beau sourire et c’est parti !
Maintenant, vous êtes prêts à faire vos courses zéro déchet ! Rendez-vous dans votre boite mail dans quelques jours pour l’étape suivante ! D’ici là, si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d’y répondre en commentaire ci-dessous.

çà démarre mal, la technique des menus est une chose que je n’ai jamais pratiqué et que je ne pratiquerais probablement jamais. Je ne cuisine et choisi mon menu qu’au dernier moment. Il m’est donc nécessaire de disposer en permanence à la maison d’un certain nombre d’ingrédients.
Bonjour, J’aurais bien envie de vous dire: “pourquoi ne pas essayer?” mais si l’aspect trop cadré vous rebute, ce que je peux comprendre, et que vous fonctionnez à l’instinct, rien ne vous empêche de faire vos courses en vrac. Avez-vous des ingrédients de base que vous consommez régulièrement? Ceux qui remplissent vos placards? Certains aliments secs comme les pâtes, le riz, le quinoa etc sont de bons candidats à l’achat en vrac et se conservent bien. Pour les aliments frais qui vous inspireront vos repas, l’achat en vrac (fruits et légumes) ou dans vos propres contenants reste toujours une option… Read more »
Bonjour, merci pour tous ces conseils. J’ai un doute à propos du bio: un grand nombre de petits magasins se sont ouverts qui vendent des fruits et légumes bio dans mon quartier. L’étiquette générale est Bio, mais comment être sûrs qu’elle correspond à la vérité? y-a-t-il un contrôle de tous ces petits commerces? qui vérifie que le cajot contient réellement des produits bio? Je constate que le plus souvent rien à l’aspect ne distingue une courgette bio d’une courgette pas bio: elles sont toutes les deux d’une taille bien standardisée, d’un vert éclatant et sans défauts… C’est peut-être une idée… Read more »
Bonjour Rosella, Félicitations pour votre démarche. Et en effet vous vous posez les bonnes questions! Si ce sont des petits magasins, pourquoi ne pas discuter avec les vendeurs? C’est souvent enrichissant. En tous cas, hormis les inspecteurs de la répression des fraudes (rien que ça), je crains que personne ne fasse de contrôle sur les produits bio. Si cela peut vous rassurer, cherchez les labels bio. Il y a tout de même la limite que certains produits bio peuvent ne pas venir d’Europe même s’il y a le label européen bio. Le label signifie juste que le cahier des charges… Read more »
Bonsoir Isabelle. Depuis fort longtemps j’ai adopté la démarche du vrac avec des bocaux et des sacs réutilisables, mais malgré tout’ bien que faisant mes courses exclusivement en magasin bio et au marché bio, j’ai tout de même des déchets plastiques type emballage de tofu, pot de yaourt, emballages de certains produits tels que les légumineuses ou céréales que je ne trouve pas en vrac, bouteille de vinaigre, emballage de certaines farines pas en vrac, emballage de pâte feuilletée (trop difficile à réaliser soi même!) etc.. . Et malgré mon désir d’atteindre le zéro déchet je ne me parviens pas… Read more »
Bonjour Hélène, Alors, ça fait plein de questions tout ça 🙂 L’idée d’anticiper les menus est de les composer avec des aliments que vous pourrez justement acheter en vrac ou en emballage compostable. L’anticipation permettra aussi (mais ce n’est apparemment pas votre cas) de ne pas acheter n’importe quoi au dernier moment comment des pizzas surgelées et autres plats préparés suremballés (et franchement moins bons). Il y a certains aliments qu’on peut aussi faire soi-même: – yaourts avec yaourtière ou sans yaourtière (à condition d’avoir du lait en bouteille consignée par exemple sinon ça ne fait que reporter le problème.… Read more »
Bonjour, j’avais déjà mon kit de courses zéro déchets que je m’étais créé en conservant des boites et/ou bocaux que je fais “tarer” et des sacs en tissu mais j’utilise encore des sacs en papier (que je réutilise) car je n’ai pas assez de sacs en tissu. La pâte à tartiner peut tout à fait se faire maison et de temps en temps j’en achète cela me permet de récupérer le pot vide pour mettre mes oléagineux. La prochaine fois je demanderai à mon boucher si je peux amener mes boîtes de conservation pour éviter le papier d’emballage par contre… Read more »
Bonjour Cécile et bravo pour votre démarche.
Pour le jambon, je le prends à la coupe le vendredi soir (mon créneau courses ^^) et il tient plusieurs jours sans problème sans être mis sous vide. Les salaisons se conservent bien.
A propos de pâte à tartiner, si vous avez une recette qui marche bien, n’hésitez pas à la partager ici 🙂 je n’ai toujours pas trouvé LA recette idéale et je veux bien en essayer d’autres…
A bientôt.
Isabelle.