Comment démarrer le lombricompostage ?

Joëlle et sa famille ont adopté des vers ! Oui, des lombrics spéciaux. Ces vers-là mangent les déchets verts et les transforme en compost. Et non, ce n’est pas sale du tout !
Suivez-moi à la rencontre de Joëlle qui vous explique comment s’est passée l’adoption des lombrics et son expérience après 3 mois de lombricompostage.
D’où est venue cette démarche de compostage ?

En hiver, on s’est rendu compte qu’on avait vraiment beaucoup de déchets : épluchures de légumes, de fruits. Surtout en hiver parce qu’on mange plus de soupes et de purées. Et là, on s’est dit : « mais quand même, ça représente un poids énorme dans les poubelles. On pourrait vraiment valoriser ça ! ». C’est comme ça qu’on y est venus, tout simplement.
Si on avait eu une maison, on composterait depuis longtemps. Tu le mets au fond du jardin. Ça a l’air plus facile et classique. J’ai grandi avec un compost au fond du jardin. Mais en appartement, on n’y pense pas forcément. Alors qu’en fait, il y a des solutions qui existent. Pourquoi on ne le ferait pas ?
Le lombricompostage était ta première démarche zéro déchet ?
On avait fait d’autres démarches avant. On avait fait le défi des familles à énergie positive deux ans de suite (défi organisé par la communauté de communes de Strasbourg pour sensibiliser aux économies d’énergie et d’eau).
C’était intéressant de voir sa consommation électrique. On ne pensait pas à quel point on consommait. Cela nous a permis de faire 10% d’économies d’électricité la première année puis 5% la deuxième année.
Et puis, j’ai fait le défi transport il y a deux ans. J’ai lâché la voiture progressivement. Au final, on n’a plus qu’une voiture pour la famille.
Dans quel cadre ce projet de lombricompost a-t-il été lancé? individuel ou collectif ?

Au début, on s’est dit qu’on pourrait faire un compost extérieur dans la copropriété. Et je me suis rendue compte que mes voisins n’arrivent même pas à trier correctement le verre et le papier. Alors avec le compost, ça va être un vrai carnage. Ils vont être perdus, c’est pas la peine.
Donc on a commencé en individuel et on est parti sur le lombricomposteur.
Quelles ont été les motivations pour te lancer dans le compost ?
C’était vraiment la réduction des déchets. J’ai pu voir une diminution du volume de ma poubelle. Y’en a moins dedans !
Comment as-tu choisi ton lombricomposteur ?

Comme on était parti sur la réduction des déchets, il était important pour nous que l’emballage destiné au transport soit recyclable.
Ensuite, on voulait qu’il soit fabriqué en France. Donc on a trouvé le City Worms.
On s’est posé la question : en bois ou en plastique ?
Est-ce qu’on privilégie le côté pratique, l’esthétique ? Il y en a certains qui sont pas franchement jolis… Le City Worms est gris et vert… Il y en avait des jolis en bois. Mais avec l’humidité, on s’inquiétait du nettoyage, de la résistance dans le temps et de l’étanchéité. Donc on est parti sur un modèle en plastique.
Un truc pratique, on voulait aussi qu’il ait des roulettes parce que c’est plus pratique pour mettre des choses dedans et pour nettoyer le sol. Il a une petite étagère en dessous. J’y dépose un bac avec des cartons pour l’apport de déchets secs. J’ai tout au même endroit. C’est pratique.
Comment cela a-t-il commencé ?
Au début, il faut y aller mollo ! C’est frustrant. Tu ne sais pas si tu mets trop de déchets ou pas assez. Tu mets un peu de déchets mais tu jettes le reste. C’est affreux le temps que la colonie de vers s’installe.
Actuellement, on a un seul niveau mais on va bientôt passer au niveau au-dessus (après 3 mois d’usage). On est limite.
Question importante : où l’avez-vous installé ? Sous l’évier ?
Alors non, il trône dans la cuisine à côté de la poubelle normale. On avait la place donc ça tombe bien. Et sous l’évier, j’ai la poubelle de tri sélectif.
Toute la famille a bien adopté les lombrics ?
Impec’ !
Les gens qui viennent peuvent les voir. Et ils sont étonnés. Je les rassure et ça se passe bien.
As-tu déjà eu des évasions ?
Une fois. Un ver qui montait le long du mur. Je l’ai récupéré en lui disant « y’a rien à manger par là-bas ! » (Oui, Joëlle et moi parlons à nos vers, ce sont des animaux après tout !)
Avez-vous eu des aides financières ? Combien a coûté le lombricomposteur ?
Oui, tout à fait. Nous avons eu 40€ de l’Eurométropole. C’est super facile et pratique. Tu complètes un formulaire que tu envoies avec une copie de la facture, un RIB et en avant !
De mémoire, le lombricomposteur nous a coûté 99€ avec un pack de 500g de vers de terre. Le kit de démarrage !
Du coup, tu l’as acheté par correspondance. Au final, comment ça s’est passé pour l’emballage ?

Il est arrivé dans un carton brun avec un cerclage en plastique. Hormis le cerclage tout se recycle. A l’intérieur, il était calé par du carton qu’il fallait découper pour faire une litière pour les vers.
Il n’y avait que les lombrics qui étaient livrés dans un sachet en plastique avec un peu de terre.
Donc le bilan déchet à l’achat est quand même pas mal !
As-tu eu des difficultés ?
On se pose des milliards de questions en fait :
- Combien il faut mettre de déchets ?
- Il est préconisé de ne pas trop en mettre au début, mais c’est quoi « pas trop » ?
- Tu vois un écosystème qui se met en place mais tu sais pas ce que c’est… Y’a des petites bêtes qui s’installent. Ça va bien se passer avec les vers ? ou pas ?
- Le carton, est-ce qu’on en met assez ?
Donc j’ai parcouru internet à la recherche de réponses. Mais je me dis que tant que les vers ont l’air d’aller bien, ça va.
La communauté Facebook de Vers La Terre est aussi d’une bonne aide.
Si tu devais aider quelqu’un à se lancer dans le lombricompostage, quels conseils lui donnerais-tu ?

Plus de vers ! C’est hyper facile !
Penser à comment l’utiliser au quotidien.
Pour que ce soit une réussite, il faut l’intégrer dans tes habitudes. Si ça devient une contrainte, ça ne le fera pas. Si tu peux le mettre à côté de ta poubelle, mets-le !
Il faut que toute la famille adhère.
Si y’en a un qui s’évertue et les autres qui ne suivent pas… ça ne le fera pas. Avec les enfants, c’est hyper facile : c’est ludique, ça donne une petite responsabilité de s’occuper de temps en temps des vers. C’est facile de leur faire découper du carton en petits morceaux ou même son épluchure de banane.
Côté odeurs… Y’en a pas !
C’est une inquiétude pour les gens, je l’entends souvent. Et ils disent « tiens mais ça sent rien ». ça sent la forêt, c’est tout.
Un prochain projet zéro déchet ?
Je vais m’attaquer à la salle de bain en général, les brosses à dents en particulier. (Joëlle avait lu mon article sur les brosses à dents ICI). Après, il faudra enlever les coton-tiges…

Vous avez aimé cette interview, partagez-là !
Un grand merci à Joëlle pour ce partage d’expérience. Si vous aussi vous voulez partager votre expérience en compostage, laissez un commentaire en bas de l’article.
